Billet de blog

7 obstacles à surmonter pour déployer la formation en réalité virtuelle

Depuis l’émergence des simulateurs de vol en 3D dans les années 1980-90, on annonce régulièrement la généralisation de la formation en réalité virtuelle. Mais alors même que ces technologies se généralisent dans le monde du jeu, l’industrialisation a jusqu’ici tardé à se produire. Il y a de nombreuses raisons de penser que le moment décisif est enfin arrivé. Les entreprises n’en sont plus à rêver : elles réfléchissent à l’opérationnel. Les obstacles sont levés un à un. Et quand on s’intéresse aux obstacles, c’est bien que l’on s’apprête à agir !

Obstacle n°1 : la définition

L’expression « réalité virtuelle » renvoie à une variété d’outils et de notions, qui peut rendre l’approche du sujet un peu confuse :

  • La reconstitution digitale d’un environnement physique en 3 dimensions ;
  • L’accès à cet environnement, qui peut se faire de façon plus ou moins immersive : via un simple écran (PC, tablette, mobile) ou un casque de réalité virtuelle ;
  • La scénarisation d’une situation fictive (pilotage d’un avion, interaction avec un client, entretien d’une machine…).

Au sens le plus étroit et le plus courant, la réalité virtuelle renvoie à l’immersion dans un environnement 3D via un casque de RV. Mais d’autres technologies apparentées viennent souvent à l’esprit lorsqu’on évoque la réalité virtuelle :

  1. La réalité augmentée : elle consiste à interagir avec l’environnement réel en accédant à des informations supplémentaires incrustées, soit via un écran, soit via un casque de réalité augmentée. Aujourd’hui, il existe des casques qui permettent de passer de la réalité virtuelle (participant coupé du monde réel) à la réalité augmentée (participant inséré dans le monde réel).
  2. Le métavers : il s’agit d’un espace de réalité virtuelle ouvert, dans lequel plusieurs participants peuvent interagir. C’est la rencontre du réseau social et de la RV.
  3. L’intelligence artificielle : les technologies de l’IA et notamment l’IA générative permettent de développer des scénarios plus souples et plus naturels pour les interactions en réalité virtuelle.

Cet obstacle est en réalité l’une des principales raisons de penser que l’heure du développement à grande échelle de la formation en RV est venue. La rencontre des différentes technologies est en train de démultiplier les possibilités d’application pédagogiques pertinentes. Elle fait indubitablement partie des tendances lourdes de la formation aujourd’hui.

Obstacle n°2 : le coût des équipements

Pendant longtemps, le prix des casques de réalité virtuelle a représenté un obstacle insurmontable pour le développement de formations à grande échelle. L’investissement était trop élevé pour les organismes de formation, et les prix des prestations étaient en conséquence. La formation avec casque de RV était donc un « nice to have », un luxe occasionnel. Et la réalité virtuelle en restait le plus souvent à sa version la moins immersive et la moins attractive, sur PC ou tablette.

Ces dernières années, le casque de RV s’est cependant considérablement démocratisé. On trouve désormais des équipements performants autour de 200 €, voire moins. Il devient possible de se doter d’un parc de casques sans alourdir démesurément le prix des prestations. Les casques de réalité augmentée, pour le moment, restent plus onéreux ; mais la spirale vertueuse est clairement enclenchée.

Selon Statista Market Insights, le marché mondial du casque virtuel serait passé de 1,7 milliards de dollars en 2018 à 10 milliards projetés pour 2024.

Obstacle n°3 : l’infrastructure

L’intérêt de la réalité virtuelle est qu’elle permet d’éviter d’avoir à se déplacer dans un lieu physique ou à reconstituer les environnements d’apprentissage. Mais elle requiert tout de même des dépenses d’infrastructure :

  1. Les PC doivent être suffisamment puissants.
  2. Si les scénarios mettent plusieurs personnes en interaction à distance, le réseau doit avoir un débit suffisant.

Sur ces deux points, la démocratisation est également au rendez-vous. Le hardware et le débit atteignent des niveaux de performance largement suffisants pour des utilisations très efficaces de la RV, à des prix abordables, pour les organismes de formation comme pour les entreprises.

Par ailleurs, si les scénarios impliquent de se déplacer physiquement, un espace aménagé et isolé est requis, pour permettre aux participants de se mouvoir dans l’univers virtuel sans se cogner aux murs et les uns aux autres. Pour un organisme de formation ou pour une entreprise, il faut donc pouvoir dédier une pièce de taille suffisante aux séances de formation. Les scénarios peuvent requérir des repères visuels complexes et autres équipements qui rendront la pièce difficilement utilisable pour un autre usage.

Obstacle n°4 : la scénarisation

Le développement des contenus pédagogiques eux-mêmes reste sans doute l’obstacle le plus important. Pour une formation ad hoc immersive avec une dimension interactive, il faut prévoir de nombreux jours de développement, et passer par des professionnels de haut niveau. Des compétences en animation 3D, en scénarisation digitale, en codage doivent se croiser avec une maîtrise du sujet et de la pédagogie. Cela reste un processus complexe.

L’investissement vaut assurément la peine dès lors qu’il s’agit soit de formations sur étagère, soit de formations spécifiques à une entreprise mais déployées à grande échelle. Et de plus en plus, des outils vont permettre de développer des scénarios à moindre coût. C’est déjà le cas si l’on se contente, par exemple, d’incruster des informations en réalité augmentée dans un parcours virtuel pré-filmé en 360°, auquel on accède via un écran. Les formations les plus immersives, cependant, vont continuer à requérir des compétences de pointe et du temps de développement.

Obstacle n°5 : l’offre de formation

Une conséquence des obstacles précédents est que l’offre de formation n’est pas encore très abondante. L’une des raisons en est que beaucoup de thèmes de formation ne se prêtent pas nécessairement à la réalité virtuelle – en particulier les formations purement théoriques, portant sur des sujets juridiques ou techniques non manuels. Avec la baisse du coût de la réalité virtuelle, il est cependant probable que la RV va servir d’interface à un nombre croissant de prestations de formation.

Selon Statista Market Insights, le marché mondial du casque virtuel serait passé de 1,7 milliards de dollars en 2018 à 10 milliards projetés pour 2024. Analysis Group prédit que le métaverse, s’il suit une trajectoire similaire à celle des technologies mobiles en leur temps, pourrait représenter 2,8% du PIB mondial en 2032. Toutes les conditions économiques semblent réunies pour que les usages pédagogiques des technologies de réalité virtuelle prennent leur essor dans les mois et années qui viennent. Il y a fort à parier qu’avant peu, le problème de l’offre de formation en format RV sera celui de sa profusion et non plus celui de sa rareté.

Obstacle n°6 : l’acculturation des apprenants

Un frein longtemps observé par les organismes de formation est celui du manque d’acculturation des apprenants à l’utilisation des technologies de réalité virtuelle. Certains éprouvent des réticences à l’immersion, ou ne se sentent pas embarqués par la dimension ludique et « jeu de rôle ». Surtout, un temps important doit être consacré à la prise en main des outils et à la gestion des erreurs d’utilisation. Cela réduit le temps de transmission des connaissances proprement dit.

Cet obstacle est en train de se lever assez rapidement. De plus en plus de gens ont eu l’occasion d’expérimenter la réalité virtuelle, le plus souvent dans le cadre du jeu vidéo, mais aussi d’expositions interactives ou d’événements Tech. Les générations qui arrivent sur le marché du travail aujourd’hui sont beaucoup plus accoutumées à ces méthodes et outils. Et les scénarios se font de plus en plus intuitifs. Ce frein est donc en train de disparaître, même si certaines personnes resteront plus difficiles à acclimater que d’autre.

Obstacle n°7 : l’acculturation des décideurs

Une fois tous ces obstacles franchis, il reste encore à franchir le pas du passage à l’acte. Les responsables formation, les DRH, les managers sont prescripteurs sur ces nouvelles modalités. Lorsqu’un marché émerge, la crainte de devoir payer les pots cassés et celle de rater le coche et paraître frileux se disputent la décision. Beaucoup risquent d’attendre de voir comment évoluent les pratiques.

La crise sanitaire a eu, pour une large part, raison des réticences des entreprises à la formation en ligne. Selon l’Insee, la part des personnes de 25 à 59 ans qui ont pratiqué une activité de formation en ligne est passée de 15% à 24% entre 2019 et 2023. Une personne sur 4, cela peut paraître peu, mais le chiffre est à comparer aux 47% de Français ayant suivi une formation en 2022 selon la Dares (57% parmi les salariés). La combinaison de la baisse des coûts, de l’émergence d’une offre, de la banalisation des techniques de RV, du fort potentiel de ces modalités dans certains domaines devraient parvenir à convaincre les décideurs de la formation.

Bien sûr, le fait d’être accompagné par un partenaire LMS et digital learning qui a lui-même investi dans ces nouvelles approches facilite grandement le passage à l’opérationnel : le risque est alors réduit et contrôlé. L’aventure de la formation en réalité virtuelle mobilise tout un écosystème d’acteurs : les entreprises ne sont pas nécessairement seules face à cette offre nouvelle et étrange. C’est notamment ce qui a poussé Cornerstone à se rapprocher de Talespin, spécialiste du développement et du déploiement de formations en réalité virtuelle. Le meilleur moyen de connaître la performance pédagogique de la RV reste encore de l’essayer, pour prendre conscience de son potentiel.

Pour explorer toutes les possibilités de la formation en réalité virtuelle, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de Cornerstone 

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